Atelier écriture, projet en amont du festival avec Nathalie Burel
Photos et textes à découvrir
C’était moi : sur cette photo, j’ai sans doute 4 ans, c’est l’été, j’ai une robe à carreaux ; j’ai les pieds dans l’eau de la rivière parmi les roseaux, et je tends à bout de bras une fleur sauvage.
C’était moi, petite brunette aux cheveux courts et à la frange bien sage, grimpée sur un cheval à bascule à l’école maternelle. C’est sans doute la raison pour laquelle je devais monter sur mes grands chevaux par la suite.
Sur cette photo c’est moi à l’aérodrome de Blanche- Roche à Saint Servan. J’ai 7 ans et déjà un chapeau. Ma mère a encore le look et la coiffure polonais . A l’arrière de la photo elle a écrit :
André, Michas i ja. Czevwiec 1953.
Elle pense et écrit en polonais.
« Une rare image de famille, touchante. »
C’était moi, sur cette photo en noir & blanc. C’était moi à un an / un an et demi, droite dans mes petits souliers blancs, la couche dépassant de ma jupette. Je file on ne sait où, mais je file, déterminée. Les enfants au fond de la photo, sur le muret du square, me regardent filer. Je ne me rappelle pas ces jeunes, mais dans le quartier on me connaissait. Les anciens m’appelaient « Braillotis », toujours le ventre à l’air, à parler à tout le monde, à faire rire la galerie, à raconter sa vie. L’ami 8 à côté, je ne sais pas à qui elle est. Cette photo a été prise dans le 83, à Hyères les Palmiers. C’est là que je suis née. J’y suis restée 2 ans, je n’en ai rien gardé. Quelques années l’accent, puis plus rien. Juste quelques photos. En noir et blanc.
C’était moi, j’avais 5 ans, dans la mer, sur la plage de Quiberon, j’ai une bouée avec une tête de cheval où on lit « Dadar », je suis face au soleil, un sourire extatique aux lèvres, mais timide, les yeux plissés par le soleil, heureuse.